Puisque je vous dis que ! [ PV : Lief ]

Lief détourna les yeux, il semblait aussi difficile de parler avec cette demoiselle que de faire rentrer une pastèque dans l'anus d'un chinchilla. Il examina les questions suivantes. "C koi 1 kommentair ?" ... Bon, certains semblait bien être au niveau de l'amibe. Il fit une marque sur une majorité des questions avant de rendre les feuilles à Mylenovia.

-Rends ça à ton chef vénéré et dis-lui que je ferrais un point sur toutes les questions marquées demain en cours, et vu qu'on aura pas le temps de tout traiter en une heure, vous pourrez venir en soutien pendant votre heure libre l'après midi.

-Huuuuum ? Il vous fait si peur que ça ? C'est merveilleux cet esprit bon enfant qui règne chez les Pains.

Pas le choix, il ne fit qu'écrire "rappel en cours demain, de 9h à 10h" pour les questions les plus importantes et "Rappel en soutien, demain, de 15h à 16h".

Lief soupira et posé son stylo, le plus calmement du monde.

-Mylenovia. Comment voudrait-tu que je résume en trois lige un exercice que vous êtes censés maitriser depuis l'an dernier ? Surtout qu'explique ça de vive voix sera bien plus utile, poser des questions, aider personnellement, ce genre de trucs... C'est impossible avec un bout de papier.

Enfin, au pire, il y avait la méthode page 63 de leur livre.

Lief, soupirant, repoussa la main de la jeune fille du paquet de copie puis se pencha pour se saisir du manuel de français. Donc, la méthode générale du commentaire est page 63, les questions à se poser sont page 169...

-Assieds-toi, ça risque de prendre du temps. Mais je tiens à préciser que les méthodes du livres ne sont pas claires et que je maintiens le soutiens.

Lief attendit un instant que la demoiselle ai fini de hurler avant de continuer.

-Ce qui risque d'être long, c'est de retrouver toutes les références dans le manuel pour répondre à toutes ces questions, je me doute bien que tu n'ai pas besoin d'explications. Ceci dit, fait ce qu'il te plaît, si tu veux rester debout...

-Je ferrais aussi vite que je pourrais, mais puisque cela te tiens tant à cœur, je remplirais chaque question et cela risque de prendre du temps.

Silence, l'on entendait plus que le frottement du stylo contre le papier, le bruit des pages que l'on tourne et, quelques fois celui du café tiède que l'on sirote mécaniquement.

Le professeur regarda sa montre et bailla. C'était qu'il avait des copies à décrypter aussi... Après presque une demie heure de remplissage de questions idiotes, il se leva, s'étira et alla mettre en route la machine à café. Un peu de carburant ne lui ferrait pas de mal.

-Tu en veux ?

Lief, remplit calmement son gobelet de caféine bon marché.

-On repassera alors, enfin, si tu te calme un peu, la cafetière est pleine et les gobelets sont à côté. Enfin, après, si tu trouve ça trop longs, rien ne t'empêche de m'aider.

Oui, c'était ce que l'on appelait "jouer avec le feu"

Soufflant sur son café, le professeur se rassit.

-Ce n'était qu'une proposition, histoire d'accélérer la tâche, mais finalement je ne suis pas sûr que tu en ai la patience.

Un jeu dangereux... Sans doutes cachait-il bien son véritable but.

Lief bénit la capacité qu'avait cette cafetière à tenir le café au chaud. C'est à dire presque pas, il échappait ainsi à une brûlure au troisième degré.

-Ho, je ne vois absolument pas ce qui me fait dire que ta patience est fort limitée. Mais puis-ce que c'est ainsi...

Il posa son stylo sur le bureau, se leva et s'éloigna vers son casier où il se saisit d'un sac où il gardait quelques affaires de rechange. Enfin, il ôta pudiquement sa chemise et soulagea ses brûlures à l'eau du robinet.

Lief, bien que conscient de la véracité des paroles de la demoiselle, ne cilla pas, continuant de tamponner sa peau d'eau froide. Finalement, il mit sa chemise propre et rinça l'autre méthodiquement.

-Une question Mylenovia : à quoi cet acte t'avancerait ? Et que ferra tu après ? Cacher le cadavre, convaincre les autres de ton innocence, on dirait un mauvais polar.

Lief reboutonna tranquillement sa chemise. Aussi tranquillement que l'on peut le faire lorsque l'on cause de sa mort avec une dérangée.

-Et dans le monde réel ? Je suis désolé de te l'apprendre, mais Break n'est pas un espace clôt, l'établissement est soumis à la loi française, même si elle fait preuve de bien des injustices. Et, tu y est aussi soumise que moi, pas de chance.

Soupir.

-Officiellement, tu réside sur le territoire français et sa loi s'applique donc aussi pour toi, sauf peut être pour quelques broutilles, et je doute fortement que la loi russe autorise les meurtres elle aussi.

Lief rangea ses affaires dans son casier et après avoir épongé le liquide reprit sa place sur son siège.