Un peu de romantisme... ou pas [PV Myle]

Chacun assis dans un fauteuil du foyer, les Twins lisaient. Cela n'aurait rien eu d'exceptionnel si les livres entre leurs mains n'avaient pas été respectivement "Les Hauts de Hurlevent" et "Jane Eyre". Précisons tout de même qu'il s'agissait des bouquins que le prof de français leur avait donné à étudier. Résultat : il se faisait royalement chier. Cependant, leur lecture romantique leur inspira tout de même quelque chose :

- Tom, on est le combien?
- Le 20, pourquoi?
- Ce défi à la con, là, soit disant pour la saint Valentin. Il va falloir qu'on s'en occupe, où on va dépasser la date limite sans s'en rendre compte.
- Pourquoi est-ce qu'on se fatigue à participer à un truc aussi nase, déjà?
- C'est ça où on aura droit à un baiser de la part de cette horreur, là. L'horrible travesti qui a organisé toute cette connerie.
- Ah, ouais, Stupidon ou un truc dans le genre...

Et la même grimace de dégoût apparut sur leurs visages, grimace qui disparut lorsqu'ils entendirent la porte dans leur dos s'ouvrir.

Hein, quoi? Ils avaient du mal entendre. Quelqu'un venait vraiment de leur ordonner de dégager? A eux? Il en avait assez de la vie, ou quoi?
Les jumeaux se retournèrent d'un seul bloc, déjà prêt à tabasser celui qui avait osé leur parler sur ce ton, mais s'arrêtèrent dans leur mouvement en voyant Myle.

- Myle. C'est pas parce que t'es une Pain que ça te donne l'autorisation de nos parler comme à des chiens.
- Et ton territoire, on en a rien a battre, alors ne t'attends pas à ce qu'on bouge d'ici.

Wah, réponse super gentille venant des Twins. N'importe qui d'autre se serait sûrement déjà pris un pain dans la tronche.

Dérangés dans leur lecture (LOL, en fait ils n'espéraient que ça), les Twins jetèrent un coup d'oeil sur le livre de Myle.

- Les Fleurs du Mal? Eh ben, les profs sont à fond dans le romantisme en ce moment. C'est intéressant?
- En tous cas, ça peut pas être pire que Jane Eyre. Je pense que je vais aller tabasser le prof, comme ça j'aurais pas à finir son foutu bouquin.

- On lit. Enfin, on essaye.

Genre. Ils essayent surtout de trouver une bonne raison de ne pas lire.
C'est là que Elliot eut une illumination : Myle + Tom = défi relevé!
En gros. Un immense sourire étira ses lèvres.

- Frérot, je compte sur toi en tant que témoin!

Et avant que Tom n'ai pu réagir, Elliot se leva et attrapant Myle par le bras, posa ses lèvres sur les siennes. C'est ce qui s'appelle profiter de la situation.

- Désolé.

Fit Elliot qui n'avait pas l'air désolé du tout, avec son grand sourire.

- Mais va falloir te faire à l'idée qu'on est des sales gosses mal élevés. En attendant, exit Cubidon!

- Alors, Myle, à ton avis, lequel viens de t'embrasser? Ou alors lequel risque de faire la même chose dans très peu de temps, ce qui revient au même?

Au moins, lui, il prévenait, comme ça elle avait le temps de fuir si elle voulait.

- ... Nan, c'était Tom. Encore loupé.

Ils ne savaient même pas pourquoi ils avaient échangé leurs identités, cette fois. C'était devenu un automatisme.

- T'es fâchée, Myle? Tu devrais pas prendre ça au sérieux. T'as qu'à te dire que t'as fait une bonne action en épargnant à mon frangin un baiser avec le charmant Cubidon!

Les Twins soupirèrent en chœur.

- Tu as vraiment des drôles de principes, Myle.
- Je ne vois pas ce qui te gêne dans le fait d'embrasser quelqu'un sans finir par coucher avec lui.
- M'enfin, s'il n'y a que ça, on peut s'arranger.

Oh, le sale gosse! Et il dit ça avec le sourire le plus innocent du monde, en plus. Enfin, ce qui l'intéresse surtout, c'est la réaction de Myle : si elle s'énerve, ça va être marrant.

- Toi et moi, parce que mon frère, il a déjà eu son baiser, donc il a plus rien à craindre du côté de Stupidon.
- Surtout, te gêne pas, frérot!

Tom sourit et son frère haussa les épaules. Les jumeaux ne s'engueulaient pas pour si peu. D'ailleurs, ils ne s'engueulaient pas tout court.

Mais c'est qu'elle devenait presque vexante! Enfin, les jumeaux n'étaient susceptibles que quand ils le voulaient.

- Tu devrais te sentir insulté, Tom. Son bouquin de poème est plus intéressant que toi!
- Oh, mais je suis très vexé. Dois-je comprendre que je n'aurais pas droit à mon baiser si on ne couche pas tous les deux avec toi?

Question posée sur un ton malicieux et pas vexé, contrairement à ce qu'il prétendait.

Tom arracha le bouquin qui commençait à l'énerver des mains de Myle. Parce que sa patience était quand même assez limitée.

- T'es exigeante, Myle. remarqua calmement Elliot, toujours assis dans son fauteuil.
- C'est clair. Mais moi je suis d'accord. A condition de commencer par le baiser.

Bon. Ils sont en train de marchander pour ça... Ça frôle la prostitution, là...

Sur le principe, il s'en foutait d'avoir son baiser maintenant ou plus tard. Sauf que voilà, ça l'embêtait de la laisser lui dicter ses règles. Lui reprenant son livre, il répliqua :

- Justement, t'es pas à un baiser près, alors pourquoi pas maintenant?