Les cerises c'est des bonbons rouges ? [Libre]

Assis sous un arbre, en train de regarder les hommes invisibles "qui le surveillaient", Hasard s'ennuyait. Il était en train d'échapper aux surveillants qui le coursaient parce qu'il avait mangé les gâteaux destiné au repas du lendemain. Il avait faim quoi !

- Faiiiiim....

Ouai, il avait encore faim.

Béatrice était venue dans les jardins pour se reposer et manger un bon pique-nique. Elle avait tout : sandwiches, boissons, et deux petites tartelettes aux framboises. Miam !
Bref, elle était là, et cherchait un endroit tranquille. Elle s'assit sous un arbre, et quand elle commença à manger, elle entendit une petite voix de derrière l'arbre qui gémissait qu'elle avait faim.

* Merde. Si le guss' se lève, fait un petit tour et m'aperçoit en train d'bouffer, il va me d'mander si il peut pas me taxer quelque chose. Pas question d'passer quoi que ce soit ! *

Hasard chercha dans ses poches quelques chose. Il y avait toujours quelque chose dans ses poches. Bingo ! Une sucette à la cerise ! Mais une minute plus tard, il vit une personne. Et il sentait aussi l'odeur du sucre. Rapidement, il s'avança vers l'odeur, sucette en bouche.

- AH ! Des tartelettes aux framboises !

Comme moi l'odorat pouvait tout faire.

Et merde. La personne qui avait parlé il y a moins de deux minutes venait d'apercevoir la rousse, et avait plus particulièrement ciblé ses deux tartelettes à la framboise.

- Ouiiiiii, mon dessert favori ! ... C'qui veut dire que t'en aura pas un gramme, dégage !

Question nourriture, Béato était pas trop trop prêteuse. En fait, elle ne prêtais RIEN. Ou presque.

* J'espère que c'morfale va pas m'coller pendant trente ans, si j'suis v'nue ici c'était histoire d'être tranquille..*

Maintenant qu'il avait des cibles, plus question de s'échapper.

- S'il te plait, tu en a deux, tu veux pas m'en donner un ?

A la pupet eyes !

Il avait beau la regarder avec ses yeux puppy-dogs-eyes-no-jutsu, ça ne fonctionnait pas avec elle ...

- Oui, mais je les ai achetées avec mon argent !

... du moins presque. Voir ses yeux-doux donnaient à Béatrice une soudaine envie de le frapper.

- Et qu'est-ce que tu me donnes en échange, si je t'en passes une ?

Nooooon... Elle aurait pas dû dire ça, maintenant il va forcément trouver un truc ' koul ' à lui passer en échange. Tsk !

Euh... Un truc en échange.....

- Ce que tu veux !

A à l'extrême ! Comme toujours !

Wow. Carrément. Ce qu'elle voulait quoi ! Allez, en vilaine fille, fallait trouver quelque-chose de bien que le morveux pourrait lui échanger...

- Ok ! Alors en échange tu m'donnera que'qu'chose à chaque fois que j'ai faim, et que j'ai rien sur moi.

Elle secoua la tête, encore étonnée de sa décision.

- De toute façon, t'as d'la chance. Ça arrive pas souvent. Je suis trop gentille, allez, tient.

Elle lui tendit la tartelette à la framboise, suivit d'un long soupir. Pourquoi avait-elle autant envie de la lui lancer à la figure, cette tartelette ?

Ses yeux s'allumèrent d'une étrange lueur. Une lueur presque inhumaine. Genre un truc comme dans les shôjos des années 1980. Avec des étoiles et des paillettes, wiwi.....

- OH OUI MERCI JE T'ADORE !

Et puis il se jeta sur elle pour un hug à l'extrême.

OMG, voilà qui recommençait avec ses yeux façon puppy-dogs-eyes-no-jutsu, mais voilà maintenant qu'il l'enlaçait. À dire vrai, c'était la première fois qu'on lui faisait un câlin, depuis longtemps, bien longtemps.

- De rien, morveux ... !

Pendant qu'il l'enlaçait encore, elle croqua dans sa part ( à elle, bien sûr ... ) de tartelette, et dit entre deux bouchées :

- Béatrice. Béatrice Pleasance, t'peux m'appeler Béato, ou comme tu veux. Et toi, ch'est quoi ton nom, morveux ?

Espérons au moins qu'il ne le prenne pas mal, ce "morveux". Ça lui allait plutôt bien, comme il était petit, et c'était pas vraiment méchamment qu'elle l'appelait ainsi.

Bien entendu, il n'avait pas écouté les conditions de la demoiselle. Alors normal qu'il soit heureux.

- Moi je suis Hasard Browning ! Mais je suis pas un morveux...

C'était un grand, un vrai ! Pas un minus qui savait pas compter jusqu'à 10 ! La preuve : un, trois, quatre, siw, neuf et dix !

Pas un morveux ? Et sa taille alors ? Par rapport à Béatrice, il avait au moins une tête de moins qu'elle !

- Ok, Hasard !

Elle croqua à nouveau dans sa tartelette.

- Et, si, t'es un morveux. Un ptit morveux qui m'taxe une de mes bonnes tartelettes à la framboise mais qui la mange même pas ! ajouta-t-elle, un sourire dessiné sur ses lèvres.

Aussitôt dit, aussi fait. Hasard mangea la tartelette en deux bouchées, se léchant les lèvres avec un grand sourire de bambin -ou de bambie....

- Non ! Je suis un grand ! J'ai 14 ans moi !

Laissons un enfant rêver...

Ah oui c'est vrai. Hasard était en train d'échapper à une chasse à l'homme. Alors directement, il se cache derrière la rousse, les larmes aux yeux.

- Nan... On m'a espionné... Puis Evil il me cherche là... Snif...

On était un bébé blond ou on l'était pas, c'est tout.

Merde, faut pas qu'il chiale ! Béatrice avait toujours eu du mal avec les gosses de moins de 5 ans, justement parce-qu'ils chialaient SOUVENT.

- Evil ? Désolée, j'sais pas qui c'est, j'suis arrivée à l'Académie il y a peu... Donc je ne le connaît sans doute pas.

Mais elle brandit son poing devant elle, et regarda le ciel.

- Mais s'il y'a quelqu'un qui veut du mal à mon morveux, il va en baver !

Elle se retourna vers Hasard, plissa les yeux, et laissa s'échapper un petit rictus.

- T'inquiètes, je tient toujours mes promesses.

Elle était gentille cette fille en fait. Non, elle l'était pour de vrai ! La preuve, elle lui avait donné une tartelette ! Mais quand même, Evil, il était trop fort... Il fait trop peur même.... Alors mieux vaut le laisser tranquille, Hasard était presque sûr que la chasse à l'homme était pas encore terminé. Elle ne se terminera pas avant qu'Hasard ne se fasse tuer.

- Evil il va me tuer..... Parce que j'ai tout mangé dans la cantine... Il me fait peur...

Mais non voyons, il ne pleurait pas. Ou presque pas.

Mais quelle débile, elle savait vraiment pas s'y prendre avec les enfants. Au lieu de ne plus le faire pleurer, elle le faisait pleurer encore plus !

- Il va te tuer JUSTE parce-que t'as tout manger ?? Et alors, c'pas ta faute, t'as vu comme t'es tout maigrichon ! Ils n'ont qu'à pas nous donner des repas façon light hein !!

Elle avait des flammes dans les yeux.

- La prochaine fois que j'te vois à la cantine, je viendrais AUSSI tout manger, et toc ! Comme ça on s'ra deux sur sa liste, au Evil ; l'union fait la force ~

Il se cacha derrière elle, agrippant fort le haut de la jeune fille.

- Il va te faire mal aussi .... Il fait mal à tout le monde en plus....

Il disait que la vérité !

Roh la la, qu'est-ce qu'il était pessimiste ! Bon ok, vu sa taille et son poids, il devait pas cogner fort, d'où sans doute le fait qu'il redoutait cet "Evil".

- Bah, si il me fait mal, je le tortu...

Merde. Si elle était ici c'était justement pour changer son comportement.

- Nan, rien. Si il me fait mal, bah, jm'en fiche. Rien ne pourrait me faire plus mal que de ne plus pouvoir dessiner et écouter de la musique. Par rapport à ça, la souffrance, c'est rien.

Elle souria au p'tit blond.

- J'pense que c'est pareil pour toi, avec les sucreries. J't'ai vu avant, t'avais une sucette en bouche, et après t'as englouti ma tartelette en deux bouchées.
Et ça doit être pareil pour Evil. Il a bien un point faible, ce dur à cuir !

C'était bien vrai, non ? On a tous une faille, RIEN n'est parfait. Ni même parfaitement insensible, par exemple.

Evil, un point faible ? Euh.... Mais au fait....

- C'est quoi un point faible ? *renifle*

Ah bah oui. Hasard, il était encore inculte... De la vie et de tout le reste.

Autant que ça ?

- Ha, ouais, c'est un peu du vocabulaire militaire, héhé. Elle rigola. Bah en fait, si tu veux, un point faible c'est quelque chose qui nous fait mal... Genre euhh, le point faible du feu, c'est l'eau : si tu jette de l'eau sur le feu, ça s'éteint !

Ouh la, ça lui rappelait ce jeu de "monstres de poches" sur Game Boy, que Béatrice avait eu étant gosse.

Ah ! C'était ça le truc ?.... Il aurait jamais cru...

- Mais Evil a pas de point faible alors ! Sauf si c'est de le tuer son point faible...

- Bah, sans doute qu'il en a bien un. À part le tuer bien sûr.

Elle soupira.

- Enfin je ne sais pas ... Peut-être que t'as raison, peut-être bien qu'il n'en a pas... Alors ça serait un peu Satan venu sur Terre pour nous embêter !

Béato posa ses mains sur ses hanches.

- M'enfin quoiqu'il en sois, moi, je lui botterais le cul à c'ui-là, s'il ne m'adressait ne serait-ce qu'un regard de travers !

Quelle têtue !

- Mais tu vas te faire très mal ! Il va te casser tous les os et te faire manger ta peau aux cochons !

Dernière menace que Evil lui a dite.