[NC-17] Un cimetière de fleurs en papier [PV Antonello]

Dieu que c'était contrariant !

Le sourcil froncé, Morgan contemplait son orchidée.

Son cadavre d'orchidée, plutôt. L'humidité nuisait au papier - alors un origami !...

Contrariant et ennuyant. Il était descendu récupérer son linge en avance - ici, la tentation était parfois forte de s'attribuer les parures d'autrui ~ -; malheureusement, il lui restait sept minutes d'attente et son orchidée était morte dans l'œuf (le bourgeon ?).

Comment s'occuper ?

Voler les vêtements d'autres élèves plus confiants ?

Les bruits de pas descendant l'escalier étaient peut-être un début de réponse...

Morgan sourit lentement.

Il y avait bien une chose que je détestais faire dans cette saloperie de maison de redressement, c'était bien sûr de faire mon linge ... On nous faisais tous ici, à manger, le ménage ... les cours. Mais bien évidemment la tache ménagère que je n'aimais guère, je devais le faire tout seul ! Shit ! Me rendant donc au local approprié, je descendis les marches mon paquet de fringue en main. Et je vis une personne. Si je me souvenais bien elle était dans ma classe, mais y mettre un nom était une autre histoire.

- "Yo ... Je passe ma vie à employé la politique de la chaise vide, donc ... Qui es-tu ?"

Mes yeux ne pouvaient s'empêcher de surfer sur le corps de ce type. Eh oui, niveau sexe je n'étais pas difficile, et je ne faisais pas de discrimination. Homme ou femme peu importait tant que je prenais mon pied. Et autant dire que ce mec ne me polluait pas les yeux bien au contraire. Cela me fit sourire. Je tirais une gueule en pensant que je devais faire mon linge, mais en pensant que je pouvais abuser de lui en attendant que mes fringues soit lavés ... Autant dire que je jubilais intérieurement.

- "Antonello Geminiano ... Pain, pervers accomplis qui se fera bientôt un type dans la blanchisserie ..."

Morgan ne put s'empêcher de marquer une légère surprise, clignant des yeux tout en froissant machinalement son orchidée :

- Se fera ?... Qu'est-il arrivé aux "t'as d'beaux yeux, tu sais" ou "vous habitez chez vos parents" ?

Non que l'idée lui déplaise particulièrement maintenant qu'il regardait l'autre Pain sous cet angle ; celui-ci était plaisant à l'oeil à défaut d'être subtil. Il se devait néanmoins de protester, ne serait-ce que par prudence ; les élèves trop dociles se faisaient dévorer chez les Pain... et Morgan tenait à sa place en-dehors de la chaîne alimentaire.

Tourner autour du pot n'était pas du tout mon fort, au contraire. Je disais cash, haut et fort, tous ce que je pensais et quand je voulais un mec ou une fille ben il ou elle le savait tout de suite. Au moins c'était clair, net, et précis.

- "On passe ses étapes, c'est chiant et ça sert à rien pour faire ce que j'ai envie de faire."

Je souris sournoisement en le regardant, laissant tomber mon sac de fringue à mes pieds je m'approchais de lui, tel un prédateur s'approchant de sa proie. Il ne voulait pas ? J'allais le forcer quitte à le violer - et non je ne faisais pas dans la dentelle -. Il me désirait ? J'allais lui donner ce qu'il voulait.

Sexe ou combat ?

La question avait son importance. D'un côté, il serait plaisant de faire mal à un tel spécimen. De l'autre, Morgan risquait aussi de se faire blesser et - qui sait ? - peut-être l'autre serait-il compétent ?...

- Ca sert à l'ambiance, Antonello ; plus d'anticipation, plus de plaisir...

Il inclina légèrement la tête, les yeux fixés dans ceux de son camarade, paupières mi-closes.

- Tu aurais pu me convaincre, et j'aurais pu te rendre service ; là... Convainc-moi ou force-moi, mais intéresse-moi.

Les deux options conviendraient, mais c'était son petit secret ♥

Je soupirais un peu, je lui avis dit que l'étape "drague" n'était pas mon fort malgré que je sois un pur italien. Comme quoi le stéréotype du super dragueur italien était obsolète ... Enfin pour mon cas. J'avais donc pour - mauvaise ? - habitude de dire ce que je pensais, et de prendre ce que je voulais.

- "Tu veux que je joue les Don Juan ? Bien. Mais je vais le faire à ma façon."

L'attrapant par la nuque je plaquais son buste sur une machine à lavée posant mon torse sur son dos. Glissant une main dans sa chemise, logeant mon visage dans son cou je lui dis d'une voix suave.

- "Mi Amor j'ai besoin de toi pour certaines tâches ..."

Je ne savais pas qu'il était aussi docile, mais je n'allais pas m'en plaindre au contraire. Je devais avouer que c'était la première fois que j'allais prendre mon pied dans une laverie, mais bon, tous les lieux étaient bon pour le faire !

- "Tout ? Oh non je ne vais pas te le dire ... je vais te le faire."

Déboutonnant le jeans de mon nouveau partenaire, je vins sensuellement frotter ma virilité sur ses fesses, ne me déshabillant pas tout de suite. Venant lécher le lobe de son oreille je lui chuchotais :

- "Laver ton linge te prendras un peu plus de temps que prévus ..."

Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué... Optimisme de la jeunesse ? Mais, âme charitable - ou motivée -, Morgan s'abstint de protester - sur le moment ; la rapidité de son partenaire, cependant, l'indigna.

- Si vite ? Et les préliminaires ? Et je ne peux rien toucher, sous cet angle !

Actrice porno, certes, mais actrice porno d'élite. Il avait certains critères, tout de même... Et puis il ne s'agissait pas de laisser croire à l'autre Pain qu'il serait satisfait si aisément.